Les Echos revient sur une enquête publiée à l’occasion de la convention Mondissimo indiquant qu’en 2013, 6 Français de l’étranger sur 10 n’ont pas d’assurance santé spécifique. Ce chiffre étonnant pose un certain nombre de questions. Les expatriés sous-estiment-ils le risque de tomber malade ? Le système de santé local leur semble-t-il suffisant ? Quelles garanties spécifiques apportent une assurance expatriation ?
S’assurer lorsqu’on travaille à l’étranger s’apparente parfois à un casse-tête. Si vous êtes sur le point de partir travailler à l’étranger pour votre entreprise, pour bien comprendre les choix qui s’offrent à vous en matière de couverture santé, il faut prendre en compte votre statut et le futur contrat de travail, qui influent directement sur votre couverture santé. Vous pouvez ainsi être détaché par votre entreprise à l’étranger, expatrié, ou employé sur place avec un contrat local.
Des salariés expatriés et détachés de moins en moins nombreux
Détaché par votre entreprise, vous êtes envoyé pour une mission déterminée et une durée limitée. Votre contrat de travail ne change pas. Vous êtes toujours affilié à la sécurité sociale, et bénéficiez de la même couverture et des mêmes droits sociaux qu’en France : maladie, retraite, chômage, prévoyance…
En tant qu’expatrié, vous partez pour une durée généralement supérieure à un an. Votre contrat de travail est suspendu pendant le séjour à l’étranger, vous n’êtes par conséquent plus couvert par la Sécurité sociale française. Vous êtes employé directement par l’entreprise d’accueil (filiale de votre employeur français) avec un nouveau contrat. Vous dépendez du droit local et cotisez au régime de santé du pays lorsqu’il est obligatoire.
Le détachement et l’expatriation ont fait les belles heures des salariés envoyés à l’étranger dans le passé, mais ces statuts ne concernent plus aujourd’hui qu’un salarié sur cinq. La crise et la mondialisation sont passées par là. Les « packages », qui incluaient une rémunération XXL et la prise en charge du logement, de la scolarité des enfants et de la couverture sociale par la maison mère, sont devenus rares. Si vous vous apprêtez à partir, il y a donc fort à parier que ce soit avec un contrat local conclu avec la société d’accueil. Votre contrat français est alors rompu et vous dépendez de la législation et du système de protection sociale du pays d’accueil.
Multiplication des contrats locaux
Les contrats locaux se sont beaucoup développés ces dernières années au point d’être la norme pour un Français de l’étranger sur deux. Aujourd’hui la mode est au contrat « local plus » : une rémunération correspondant à la grille du pays d’accueil mais accompagnée de certains avantages en nature, comme le paiement d’une partie du logement ou de la couverture sociale (que vous devez certainement rechercher par vous-même).
En tant que salarié d’une entreprise étrangère, vous avez donc accès au régime de santé local. La première question à vous poser est donc : cette seule couverture répond-elle à mes besoins ? Par exemple un salarié expatrié en Grande-Bretagne bénéficiera certes de l’accès aux soins quasi gratuits via le régime anglais du NHS, mais cela implique une consultation systématique du généraliste (le GP) et une attente pouvant être longue pour consulter un spécialiste. De plus comme en France, certains risques sont mal couverts et nécessitent une assurance complémentaire (la maternité, les soins dentaires, d’optique…). Dans d’autres pays (Etats-Unis, Japon, Singapour…), les soins sont tellement chers qu’une assurance est indispensable.
L’article complet disponible sur le site du journal “Les Echos”
Tags: couverture santé